Mardi 9 mai 2023 à 18h00 - Cinéma CityClub (avenue de Lavaux 36, Pully)

"Le Vent se lève"

Hayao Miyazaki, animation, Japon, 2013, 2h07, version française

Inspiré par le fameux concepteur Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une entreprise d’ingénierie en 1927. Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements qui ont profondément influencé le cours de son existence. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle. 

Événement organisé dans le cadre du parcours Anima.

 

A propos du film 

Cinéaste visionnaire, mangaka et écologiste, Hayao Miyazaki est devenu en quelques dix films réalisés avec génie la star de "l’anime", le cinéma d’animation japonais. D’une beauté stupéfiante, Le Vent se lève, annoncé à sa sortie comme le dernier dessin animé avant la retraite du directeur des Studios Ghibli, délaisse le féminisme et l’animisme shinto chers au réalisateur pour se concentrer avec désenchantement sur le réel et les méandres de l’Histoire.

En cela, Le Vent se lève porte non seulement l’empreinte de la catastrophe de Fukushima, mais aussi celle de la propre existence de Miyazaki, celles de sa mère atteinte de tuberculose et de son père, qui fabriquait des bombardiers. Et le cinéaste de conjurer lui-même ses angoisses d’enfant dans cette œuvre, dont le titre est tiré d’un vers de Paul Valéry, «Le vent se lève… Il faut tenter de vivre!», une métaphore de l’incertitude, comme si le monde selon Miyazaki était arrivé à un nouveau point de bascule…

Le Vent se lève nous propulse dans les années 1920, dans un Japon en proie à des désastres qui évoquent les catastrophes actuelles: le séisme de Kantō en 1923, la Grande Dépression, les épidémies et le basculement dans la Deuxième Guerre mondiale… Miyazaki nous raconte l’histoire véridique de Jirō Horikoshi qui, enfant déjà, rêvait de construire des aéroplanes. Devenu adulte, cet idéaliste va concrétiser son rêve, mais en construisant l’avion de combat «Zero-sen», dont allaient se servir les kamikazes. De cette contradiction et de ce rêve dévoyé par l’Histoire, Miyazaki tire un mélo animé admirable d’humanité, dont les traits atteignent une épure formidable en épousant l’ondulation et la poésie du vent!
 
Vincent Adatte, programmateur cinéma La Marmite 

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